Se blottir dans les mirages

Installation / Photographie / Vidéo

2020

Lors d’une résidence de deux mois (aout-octobre 2020) débouchant sur une exposition, j’ai réalisé avec l’artiste Claire Sauvaget une œuvre de grande envergure au sein du centre de création contemporaine l’Usine Utopik : une ancienne serre horticole transformée en lieu de création par l’artiste Xavier Gonzalez, le propriétaire du lieu (www.usine-utopik.com).

Cette résidence artistique nous a permis d’expérimenter des matières nouvelles (l’argile, la cire, certains moteurs électromécaniques, un système d’irrigation en eau) tout en réutilisant des matériaux que nous connaissions déjà (l’éclairage de leds et leur programmation lumineuse via des cartes arduino, l’usage de cordes, de bois, du moulage en silicone et tirage résine, de l’impression 3D). Après avoir travaillé un mois dans les ateliers de 150m², nous avons réalisé une installation occupant l’intégralité de la grande salle d’exposition de 450m². Produite en grande partie avec des matériaux trouvés sur le territoire, cette oeuvre immersive a été conçue en fonction des spécificités du lieu.

“Se blottir dans les mirages” présente un environnement intriguant dans lequel les problématiques liées aux ressources en eau et en électricité sont mises en scène à travers différentes formes d’habitats : des villes ultramodernes miniatures et des lampadaires se logent dans des huttes faite de corde, de mousses et d’argile ; elles s’exilent de souches en souches pour tenter de survivre à l’absence d’eau, puis à l’absence d’électricité jusqu’à d’immenses déserts d’argile craquelés.

De ces paysages-écosystèmes, qui semblent vivants mais en déperdition, émergent pourtant des formes de poésie et de douceur. Les visiteurs y verront certainement un écho aux problématiques de notre civilisation moderne. Le titre “Se blottir dans les mirages” exprime en effet avec poésie la difficulté d’appréhender les problème de consommation des ressources, et la tentation de se bercer d’illusions. Où en sommes nous de nos relations à nos environnements, de nos rapports aux autres êtres vivants, et dans nos manières d’habiter le monde ? Pour mener ce travail de recherche et de création, nous avons reçu le soutien de la Région Occitanie (Aide à la mobilité) qui a financé les frais de déplacements et de transport, ainsi que l’édition d’un livre d’artiste lié à cette résidence/exposition. Cette édition complète un premier catalogue réalisé par l’Usine Utopik (600 exemplaires) qui présente le processus de création de l’oeuvre lors de la résidence de création.